Le street art : dénonciation art engagé

Le street art est un mouvement artistique né il y a quelques dizaines d’années. Il comprend toutes les œuvres d’art réalisées dans la rue ou dans les espaces publics. Appelé également « art de rue », ou « art urbain », il interpelle les passants et leur proposent des graphismes qui sont souvent éphémères.

Histoire du street art

Il est quasiment difficile de déterminer avec précision la date de naissance exacte de l’art de rue. En effet, cette forme d’art s’inscrit dans une tendance artistique apparue au début des années 1900. Cette tendance visait à réduire l’intervalle entre l’activité artistique et la vie publique. En 1933, le photographe hongrois Brassaï fut l’un des premiers à utiliser des graffitis gravés en France. En 1942, la mention « Kilroy was here » inscrite sur un petit bonhomme en pierre est devenue un emblème pour de nombreux artistes et s’est répandue comme un feu de brousse sur les murs des États-Unis et d’Europe.

Dans les années 1960, de nombreux artistes ont rejoint le mouvement d’art urbain notamment les situationnistes avec leur leitmotiv : la beauté est dans la rue. En France, l’initiateur de l’art de rue contemporain serait l’artiste plasticien Gérard Zlotykamien. Aux débuts des années 1960, il a utilisé des bombes aérosols pour peindre dans la rue et réaliser son premier tableau street art. D’autres artistes ont produit des centaines d’affiches avec des graphismes simples afin de s’opposer à la marchandisation de l’art.

Séduits par l’aspect dynamique et énergique des graffitis, les artistes ont envahi les rues et les métros des grandes villes américaines et européennes dans les années 1970 pour dessiner et faire véhiculer leurs messages aux passants.

Au début des années 1980, l’art de rue s’est renforcé avec la création du mouvement « Lowbrow ». Né aux États-Unis, ce mouvement regroupait des artistes issues de la contre-culture américaine. Depuis lors, les dessinateurs ont manifesté leur créativité pour créer de nouvelles formes d’art urbain. De nos jours, les graffitis, le tableau street art et les stickers-art sont présents partout au monde même dans les pays du tiers-monde.

Les formes du street art

L’art de rue n’est pas reconnu publiquement comme une forme d’art. C’est pour cela qu’il fait l’objet d’interdiction et destruction par les autorités publiques. L’art de rue est un mouvement artistique contestataire ou subversif qui combat toujours pour revendiquer sa liberté d’expression. Pour ce faire, il réalise toutes ses œuvres dans la rue et essaye de cibler autant que possible de personnes. Pour faire passer leurs messages, les artistes utilisent plusieurs formes d’art de rue : le graffiti, la mosaïque, la sculpture, le trompe-l’œil, la peinture, l’affiche…Etc.

Le graffiti reste la forme la plus utilisée par les artistes pour s’exprimer dans les rues. Il consiste à peindre des murs ou des espaces publiques pour communiquer à l’aide de mots ou d’images très expressives. Le graffiti peut aussi prendre plusieurs formes : le tag, le throw up, le graff, la peinture murale, ou encore le pochoir (ou Stencils). Les stickers (ou autocollants) et le tableau street art sont également très utilisés pour véhiculer des messages dans la rue. Les artistes de l’art de rue utilisent aussi des affiches pour revendiquer leur droit d’expression. Certains d’entre eux ont recours aux techniques de trompe-l’œil ou de dessin 3 D pour innover et réaliser leurs œuvres.

Le street art : une stratégie politique gagnante de la ville

De nos jours, l’art de rue est devenu synonyme de dynamisme et de civilisation. Toutes les villes qui autorisent ce type d’œuvres d’art contribuent à améliorer l’aspect global de leurs territoires en le rendant plus jeune et plus dynamique. Dans ces villes, les rues sont devenues des galeries vivantes, accessibles, et gratuites qui rayonnent d’énergie et de dynamisme.

Pour les politiciens, le tableau street art est également une manière pour attirer les jeunes et les faire impliquer dans le champ politique de la ville. Malgré que l’art de rue soit controversé et considéré par la loi comme une détérioration de l’espace public, il est utilisé par de nombreux politiciens comme stratégie électorale visant à attirer une nouvelle population d’électeurs plus jeunes et plus dynamiques. Il en va de même pour les milieux du marketing et de la publicité qui surfent sur l’engouement des jeunes pour l’art urbain et s’en inspirent pour produire de nouvelles affiches publicitaires plus créatives.