To be or not to be

To be or not to be«To be or not to be…» et un bel aviateur quitte la salle. Le mari commence sa longue tirade et le fringant militaire va rejoindre l’épouse de l’acteur dans sa loge… La scène ponctue le film d’Alan Johnson, comme elle ponctuait celui d’Ernest Lubitch. Bien que Mel Brooks soit —officiellement — absent de l’écriture et de la réalisation de ce fidèle remake, on sent la « patte » de Mel Brooks partout. Il y a son goût pour l’outrance et sa «culture» comique, notamment dans les innovations comme la présence de réfugiés juifs dans le théâtre, ou l’habilleur homosexuel. Mel Brooks accentue aussi le côté numéros musicaux et offre à son épouse quelques jolis morceaux à se mettre sous la dent. Il se donne lui-même un rôle à déguisements comme il les aime et s’amuse à ridiculiser, une nouvelle fois après «Les producteurs», l’uniforme nazi…. Mais, s’il a ses souffre-douleur attitrés, Mel Brooks ne s’épargne pas lui-même. Il adore cabotiner et en faire des tonnes. La manière dont il présente son personnage de grande figure du théâtre polonais, dont il jalouse sa covedette d’épouse et dont il entre dans une rage folle lorsqu’un spectateur se lève au milieu de son monologue d’«Hamlet»… est un délice d’humour presque basé sur l’autodérision. Un rien rétro et un rien clownesque, ce «To be or not to be» est une savoureuse comédie rondement menée. Avec la complicité de Mel Brooks et Anne Bancroft (qu’on avait trop tendance à limiter au registre dramatique) en prime.

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