Les centurions

Les centurionsAdaptation cinématographique d’un best-seller de Jean Lartéguy, ce film de Mark Robson aborde un sujet qui suscite encore les passions : l’action des parachutistes français lors de la guerre d’Algérie dans les années 50. Même si tout cela est fondu dans le moule hollywoodien, il reste malgré tout un climat et un scénario beaucoup plus complexes qu’il n’y paraît de prime abord. Les paras, pourtant héros du film, n’ont pas le beau rôle dans cette escalade de violence. Au cœur du film, il y a deux hommes, deux soldats très différents. Le lieutenant-colonel Raspeguy (interprété par Anthony Quinn) souhaite redonner à ses hommes le goût de la victoire et leur faire oublier le souvenir amer de l’Indochine. Mais cet homme, simple, grégaire et droit se voit entraîné dans un combat sans honneur. Face à lui, le capitaine Esclavier (incarné par Alain Delon), militaire idéaliste et tourmenté, accepte moins facilement la chose et glisse lentement vers une prise de conscience politique. Leur antagonisme latent donne une grande force au film. Et les deux interprètes principaux y sont pour quelque chose. Anthony Quinn, loin de ses numéros style «Zorba le Grec» qui a fort mal vieilli, assume ici son personnage avec une économie d’effets qui lui donne de la puissance. Delon, dont la carrière est parsemée de rôle sublimes et d’interprétations fiascos, est ici séduisant et convaincant. L’autre plaisir d’acteur, que nous offre le film, est le passage rapide, mais magique de Michèle Morgan. Par quelques scènes assez violentes, « Les centurions » peuvent choquer certaines sensibilités.

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