Et dieu créa la femme

Eh oui, c’est le remake américain par Vadim lui-même. Sans Bardot mais avec Rebecca de Mornay, la jeune et jolie call-girl qui déniaisait Tom Cruise dans « Risky business ». Une bonne comédienne et une très belle demoiselle. Vadim s’y connaît. La mode est aux versions américaines de films français. Alors, pourquoi pas celui-ci ? Le premier « Et Dieu créa la femme », aujourd’hui, a pris quelques rides dans les naïvetés. Les audaces de l’époque semblent bien anodines. Est-ce pour cela que, tout en gardant le titre, Vadim a décidé de tourner une tout autre histoire où la femme, sans doute créée par Dieu, est un sacré démon ! L’héroïne de «Et Dieu créa la femme » (on a envie d’ajouter au titre « made in USA », comme pour le remake d’« A bout de souffle ») est belle et indépendante, prenant son destin en main. Pour sortir d’une prison de femmes, elle séduit un politicien local et se marie par nécessité. Dans sa nouvelle maison, la jeune femme découvre un époux conventionnel et un beau-frère qui l’attire beaucoup, et avec lequel elle va se livrer à sa vraie passion : la musique. Elle fonde un orchestre rock et fait des bêtises très dangereuses pour une… libérée sur parole. Qui vous a parlé de Saint-Tropez, de night-club, de danse provocante et de riche étranger ennuyé par la vie et réveillé au désir ? Les Vadim se suivent mais ne ressemblent pas !

Milou en mai

Milou en maiLouis Malle parle de mai 68, mais contrairement à certains de ses collègues qui ont voulu montrer les barricades, les grèves et le discours de De Gaulle, Malle préfère la campagne et voit les « événements » depuis cette grande maison du Sud-Ouest où enfants et petits enfants arrivent, intéressé principalement par l’héritage de la grand-mère qu’ils sont venus enterrer. Avec impatience et avidité, ils sont pressés de tout vendre et de récupérer l’héritage. Milou (merveilleux Piccoli fantasque et fragile), lui, vit là toute l’année. Les événements de 1968 et la maison vont l’aider à calmer ces visiteurs stressés qui redécouvrent vite un certain plaisir de vivre, mais se laissent aussi envahir par une panique rétrospectivement assez ridicule. Louis Malle a parfaitement dépeint le foisonnement, bruyant et passionné, de la famille à nouveau réunie dans une même demeure. Et les comédiens de « Milou en mai » vous font merveilleusement partager leur plaisir d’incarner des personnages aussi « nourrissants » ! Dix personnages dans un coin du Gers. Dix acteurs formidables, dont Bruno Carette qui commençait là une belle carrière au cinéma.

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