Le joujou

Le joujouJack Brown, journaliste noir au chômage, postule un emploi au journal de M. Bates. Il accepterait même un poste de femme de ménage à mi-temps. Le chef du personnel refusant sa candidature, il menace de le poursuivre pour racisme. Voici donc Jack, déguisé en serveuse, qui sème la perturbation pendant une réception chez le milliardaire. Renvoyé au ménage d’un grand magasin, il y est victime d’une extraordinaire mésaventure le fils de Bates, un garnement capricieux, qeli est venu choisir un jouet inédit, exige d’emmener Jack Brown avec lui… Pour ceux qui ont déjà entendu cette histoire, signalons que c’est le scénario du «Jouet» de Francis Veber avec Pierre Richard. Les Américains en ont tourné un remake, où l’inénarrable Richard Pryor reprend le rôle de notre gesticuleur national. Même si on reconnaît au fantaisiste noir une vitalité communicative, il faut avouer que l’histoire est ici schématisée, que les effets comiques sont grossis, de même que les passages «humanistes», transformés en sermons moralisateurs complètement imbuvables. Sévérité excessive ? Il faut hélas constater que, lorsqu’Hollywood se mêle de tourner à sa façon des films européens, le résultat n’est guère convaincant. La Columbia a d’ailleurs renoncé à sortir « Le joujou » sur les écrans, le voici donc en cassette. On peut s’en passer !

Le mystère SilkwoodLe mystère Silkwood

Karen Silkwood est morte au volant de sa voiture, à 26 ans, le 13 novembre 1974. Accident ou crime déguisé ? Le fait est que Karen, ouvrière dans une usine de traitement nucléaire, avait rendez-vous avec un journaliste pour lui apporter les preuves de manques aux règles de sécurité et de malversations qu’elle avait pu remarquer sur son lieu de travail… Plus que de résoudre l’énigme ou de brosser le portrait d’une militante, c’est l’itinéraire de la femme qui intéresse le cinéaste Mike Nichols. Karen vit avec deux amis (interprétés par Cher et Kurt Russell) dans une sorte de bohème inconsciente jusqu’au jour où un de ses collègues est contaminé. De la prise de conscience du danger et des protections insuffisantes à l’engagement militant, il n’y a qu’un pas. Karen Silkwood a un combat à mener et elle ira jusqu’au bout, même si, par peur du chômage, ses collègues s’éloignent d’elle et même si la contamination radioactive dont elle est victime ressemble fort à une intention de nuire. Meryl Streep est une extraordinaire comédienne, mais elle abuse quelquefois de ses petits rires nerveux au bord des larmes, bien dramatiques et bien Actor’sstudio… Ici, ayant un personnage à habiter, elle est parfaite. Elle est la révolte, elle est la médiocrité de son quotidien, mais elle est aussi le cri de terreur et de douleur qu’elle pousse quand elle se sait contaminée. On a mal pour elle lorsqu’on lui arrache quasiment la peau avec une brosse pour la laver de toutes traces radioactives ! La meilleure preuve que Meryl Streep (merveilleusement entourée de Cher et de Kurt Russell) réussit à nous convaincre… C’est que l’on est pris d’angoisse lorsque les phares d’un camion aveuglent Karen Silkwood dans le rétroviseur, juste avant l’accident… La gorge vous serre, alors que, comme pour la vie du Christ, on connaît déjà la fin de l’histoire !

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