Le wax : le plus glamour des tissus imprimés

Helmond, une petite ville des Pays-Bas ne semble pas être le lieu de naissance évident de la haute couture africaine. Et pourtant, ce lieu sans prétention est l’endroit où l’une des marques de mode les plus emblématiques d’Afrique occidentale et centrale a été créée. En tant que principal fournisseur de tissu wax sur près de la moitié d’un continent, l’entreprise textile a continué à dominer cette scène de la mode depuis près de 170 ans. Comment le wax hollandais a t-il réussi à conquérir l’Afrique ? Enracinée dans le colonialisme européen et témoignant de l’ingéniosité, de la créativité et de la fierté culturelle des Africains, c’est une histoire surprenante.

tissu wax africain

A l’origine, le batik

Vlisco n’avait pas l’intention de devenir le principal fournisseur en Afrique de wax, ce tissu imprimé à la cire. A l’origine, ils visaient le marché indonésien.

Remontons en 1864, lorsque Pieter Fentener van Vlissingen, entrepreneur amstellodamois, a repris une petite entreprise de presse textile à Helmond. L’oncle de Pieter, qui travaillait dans les anciennes colonies hollandaises des Indes orientales, a convaincu son neveu de produire une version contrefaite d’un textile traditionnel indonésien appelé Batik.

L’ancienne technique batik de teinture résistante à la cire appliquée au tissu entier prenait beaucoup de temps à produire, mais Pieter et son oncle ont usé d’astuces pour produire en série leurs tissus Batik, qu’ils pensaient bien vendre dans les Indes orientales néerlandaises.

Les Indonésiens n’étaient cependant pas impressionnés. Le wax était peut-être moins cher que l’original fait à la main, mais la production de masse avait créé un effet craquelé sur le tissu, ce qui fut considéré comme une imperfection.

Cap vers l’Afrique

Bizarrement, ce sont ces imperfections qui ont séduit les acheteurs d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale car elles donnaient une exclusivité au wax : il ne peut pas y avoir deux modèles identiques ! De plus, l’impression recto-verso était parfaite pour les styles de mode traditionnels enveloppés.

Les navires transportant le wax Vlisco vers l’Indonésie avaient déjà fait des escales en Afrique pour échanger une partie du tissu contre de la nourriture et d’autres produits essentiels pour le voyage à venir. Là, les tissus imprimés à la cire n’étaient pas une copie bon marché d’un original local, mais un article de luxe unique.

Le wax, un tissu dans l’air du temps

Aujourd’hui, le wax n’est plus uniquement utilisé pour confectionner des habits traditionnels. De plus en plus de créateurs l’incorporent dans la conception de tenues occidentales. La créatrice Naoko par exemple, utilise l’étoffe pour réaliser des nœuds papillon en wax. La couleur et les motifs du tissu apportent une touche d’originalité autour du coup de l’homme. Ces nœuds papillon peuvent se porter avec une chemise blanche ou avec des chemises plus bariolées, tout est question d’assemblage de couleur.

Sur Etsy, on voit fleurir de belles collections d’habits faits de wax africains. Ces pièces rares sont de plus en plus plébiscitées.

Et vous ? Êtes vous prêt à porter du wax ?

 

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