Chambre à part

Chambre à part Martin (Michel Blanc) vivait tranquille à Londres, où il a épousé une Anglaise gentiment pétulante, Gert. Réveillon fatal : ils rencontrent, au cabaret, un couple bizarre et séduisant. Lui, c’est Francis (Jacques Dutronc), pickpocket et pique-assiette. Elle, c’est Marie (Lio), ravissante brune loin de compter pour des prunes. Ses yeux de velours ont tôt fait de chambouler le pauvre Martin. Le lendemain, il la revoit (par hasard ?). Est-ce donc une histoire d’adultère, de ménage à trois, à quatre ? On aurait tort, avec Jacky Cukier, de se fier aux apparences.

En fait, la grande qualité de « Chambre à part » est de nous surprendre constamment. Le récit bifurque, opère des va-et-vient ironiques et ludiques entre la comédie amère et le drame gai. Le tout en équilibre perpétuellement instable, laissant la porte ouverte à l’inattendu qui « toujours arrive », comme disait Rimbaud. Et quel quatuor magique ! Michel blanc, pathétique et fantaisiste. Lio, petite vamp émouvante qui a bien mûri depuis le Top 50. Dutronc, épave de charme. Frances Barber, frémissante de sensibilité. Ce film, tourné en Angleterre, est une pierre blanche pour le cinéma français.

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