Charlie !

SpielbergAprès « Fievel et le Nouveau Monde » que coproduisait Spielberg, puis « Le petit dinosaure et la vallée des merveilles », Don Bluth et son équipe continuent sur leur lancée, celle du dessin animé grand luxe, soigné dans les moindres détails des décors et des personnages. Le contraire des sous-produits nippons, l’équivalent de la tradition Disney. Leur nouveau héros, Charlie, est un grand chien dégingandé, qui ressemble un peu au Clochard de Clochard de « La Belle et le Clochard ». Assassiné par le gangster Carcasse, il se retrouve au ciel (film américain oblige !) où, coup classique, il bénéficie d’un sursis. Équipé d’une montre qui symbolise sa vie, il revient sur terre pour s’y occuper de la petite orpheline Anne-Marie, de ses compères Gratouille et Zigouille. Animaux et humains se mélangent allègrement. Charlie réussira-t-il à tirer Anne-Marie des griffes de l’infâme Carcasse, qui veut se faire une fortune aux courses en utilisant le don qu’elle a pour parler aux animaux ? Suspense agrémenté d’une hallucinante séquence de cauchemar, avec des « méchants » aussi cocasses que grotesques — voir le crocodile affamé Ali Gator — et une petite héroïne touchante.

Une saison blanche et sèche

Donald SutherlandCette saison, c’est l’été 1976. Les manifestations des écoliers de Soweto, en Afrique du Sud, ne faisaient pas la première page des journaux. Nous n’y pensions pas trop, et même là-bas, certains ne se rendaient pas compte. Prenez Benjamin du Toit, un prof d’histoire austère et sympa. C’est un Afrikaner, un descendant des anciens colons hollandais, intello humaniste et idéaliste au demeurant. Il ignore ou veut ignorer que la police tire sur les enfants, les traque, les arrête, les torture. Jusqu’au jour où le fils de son jardinier ne rentre pas. Se sentant redevable envers son employé modèle, Ben va tenter de récupérer au moins le corps de l’adolescent. Il entre ainsi dans un terrible engrenage ; en demandant simplement la justice, il est peu à peu considéré comme un traître et rejeté de tous, collègues, amis, parents. Le système de l’apartheid et sa répression policière sont tels que celui qui dénonce ses excès est aussitôt un ennemi. D’abord écartelé, Ben choisira sa voie selon sa conscience. Sobre et intense, Donald Sutherland donne à ce personnage la dimension humaine indispensable. À ses côtés, Brando compose une époustouflante silhouette d’avocat libéral, mais désabusé — il n’apparaît à l’écran qu’une vingtaine de minutes, assez pour le crever… Quant à Jurgen Prochnow, il joue les « méchants », comme d’habitude, avec une belle conviction.

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