Etre bilingue, qu’est-ce que cela signifie ? Un point avec Stéphane Demazure

On entend souvent parler du bilinguisme comme le fait de parler couramment deux langues. Mais cette notion reste un peu vague…qu’en est-il réellement ? Stéphane Demazure, étudiant en langues étrangères appliquées, nous propose sa vision du bilinguisme.

Pensez-vous être bilingue ?

Il est possible de s’être senti bilingue à une époque. D’autres aimerais l’être et espèrent le devenir un jour. Par ailleurs, parler beaucoup une langue ne fait malheureusement pas de vous quelqu’un de bilingue, même si cela peut y contribuer très largement, petit à petit.

D’autres ont besoin qu’on leur dire qu’ils sont bilingues pour s’en rendre vraiment compte (un natif de la langue qui n’est pas votre langue maternelle par exemple).

On peut atteindre un niveau où il n’y a plus de différence entre le fait de passer d’une langue à l’autre : cela peut être considéré comme du bilinguisme, indique Stéphane Demazure !

Difficile de dire si le bilinguisme dépend de l’accent (qui doit être excellent) ou non ou si cela dépend de pouvoir aisément passer d’une langue à l’autre, ce que certains parviennent à faire au quotidien. Mais il est important de ne pas mélanger les langues entre elles ! En effet, si vous décidez d’apprendre deux langues fortement similaires en même temps (comme l’italien et l’espagnol), vous risquez de les confondre et devenir bilingue dans l’une voire les deux langues s’avèrera très compliqué.

Parfois aussi, on ne trouve pas ses mots. Mais cela peut arriver dans n’importe quelle langue, même notre langue maternelle !

Les « bilingues de naissance »

Bien entendu, on ne naît pas bilingue puisqu’on ne naît même pas unilingue. C’est notre éducation qui forge notre capacité à acquérir une ou plusieurs langues. Cours de langue étrangère à l’école dès la maternelle, parents qui parlent différentes langues à la maison, divertissements en langues étrangères…nombreux sont les moyens qui permettent à un enfant de devenir bilingue dès le plus jeune âge. Ce sont eux que l’on appelle , un peu à tort les « bilingues de naissance » : ils ont appris la langue tous petits ce qui ancre les deux (ou plus ?) langues à vie dans leur cerveau. Une chance que tous n’ont pas la chance d’avoir, mais cela n’est pas une raison de se décourager pour autant. De nombreux autres moyens existent pour devenir bilingue. On peut très bien devenir bilingue à l’âge adulte, rappelle Stéphane Demazure.

 

Mieux s’exprimer dans une langue étrangère, l’essence du bilinguisme ?

Une situation paradoxale qu’on pourtant connue tous ceux qui apprennent et/ou parlent une ou plusieurs langues étrangères : le fait d’arriver à s’exprimer mieux dans la langue étrangère que dans la langue maternelle ! Serait-ce donc l’essence même du bilinguisme ? Difficile de le dire, car être bilingue peut en vérité vouloir dire tout et n’importe quoi.

 

Le bilinguisme, une définition très variable au final

Pour certains, cela signifie grandir au contact de deux langues dès le moment où l’on apprend à parler (le fameux « bilinguisme de naissance » dont vous parlait Stéphane Demazure précédemment).

Pour d’autres, c’est intrinsèquement le fait de parler couramment les deux langues ou encore de ne pas traduire dans sa tête et pouvoir demander n’importe quoi dans la vie quotidienne dans le pays où la langue étrangère est parlée.

Au final, peut-être qu’il existe différents types de bilinguisme, bien que l’accent soit assez important. En effet, c’est surement à celui-ci que les gens reconnaissent si vous êtes bilingue ou non. Rien que dans une même langue, il existe tellement d’accents différents, donc il est difficile de savoir si cela est un véritable critère de bilinguisme ou non. En fait, cela dépend si l’on appréhende la bilinguisme comme une parfaite aisance à l’oral ou comme la faculté de passer pour un natif, de communiquer comme un natif.

Stéphane Demazure estime qu’on fait un peu trop facilement usage du mot « bilingue ». Si par exemple, un des parents parle une autre langue mais qu’on a soi-même jamais vécu dans le pays, on ne dispose évidemment pas de tous les termes, de toutes les expressions.

Dans tous les cas, se considérer comme bilingue prodigue généralement une grande satisfaction personnelle, celle de la capacité de passer sans effort d’une langue à une autre. C’est à la foi un espoir et un défi.

 

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